En 2020, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes rendait son deuxième rapport annuel sur l’état des lieux du sexisme en France et révélait que 99% des femmes ont déjà été victimes d’un acte ou d’un commentaire sexiste et que plus de la moitié ont rapporté des faits de violences sexistes ou sexuelles au cours de leur carrière professionnelle.
Que nous révèlent ces chiffres ? Que le sexisme est ancré dans notre organisation sociale. L’interpellation déplacée d’un inconnu dans la rue, la blague beauf du collègue du travail et l’inégale répartition des tâches au sein du couple ne sont pas des faits isolés et déconnectés les uns des autres. Ils appartiennent au même système d’oppression – le genre – qui repose sur l’idée que l’humanité est séparée en deux catégories sexuées (femme/homme) dont chacune aurait des caractéristiques propres (féminines/masculines) n’ayant pas la même valeur, la même reconnaissance. Les femmes sont douces, les hommes ont de la poigne et la poigne permet d’accéder à un plus grand nombre de privilèges… notamment professionnels !
Selon le Ministère du Travail, il demeure en 2020 “9% d’écarts de salaire injustifiés entre les femmes et les hommes” en France. La question de l’inégalité salariale est particulièrement révélatrice de l’ancrage et de l’immobilisme de notre organisation sociale genrée. Inscrite depuis 1972 dans le Code du Travail, la promesse “à travail égal, salaire égal” est loin d’être effective aujourd’hui et elle s’explique de deux façons. Les 9% d’écart dont fait mention le Ministère du travail renvoient à de la discrimination pure, où “toutes choses égales par ailleurs” (en termes de niveau de responsabilité, de contenu du poste, d’études, d’ancienneté etc.) les femmes sont moins payées que les hommes. Vous avez probablement également entendu parler des 23% d’écart de salaire moyen en France. Mais à quoi correspondent donc les 14% restants ? Ce sont le résultat de toutes les autres inégalités professionnelles dites indirectes, notamment du fait que les femmes et les hommes n’occupent pas les mêmes postes ni au même temps de travail. 70% des temps partiels sont en effet détenus par des femmes. Il devient urgent de donner à tous et à toutes les mêmes opportunités !
S’engager en faveur de l’égalité femmes-hommes répond aux obligations légales et réglementaires en vigueur mais permet surtout de créer un environnement qui garantit la sécurité des salarié∙es, favorise l’épanouissement professionnel et assainit les rapports dans les équipes. Ne nous privons pas des talents de demain pour les mauvaises raisons ! #Mixitéprofessionnelle
Vous souhaitez agir sur ce sujet ?
N’hésitez pas à vérifier vos connaissances avec notre quizz sur l’égalité femmes-hommes !
Pour aller plus loin :
Rapport annuel sur l’état du sexisme en France 2023, Haut Conseil à l’égalité